Le projet éducatif d’une école Jésuite
L’école fondamentale CNDP Erpent est liée à la Compagnie de Jésus et, à ce titre, connectée aux autres écoles jésuites.
En tant qu’école jésuite appartenant à l’enseignement catholique, notre école propose un projet éducatif original qui s’inspire de la tradition ignatienne. Ignace de Loyola (1491-1556), est le fondateur de l’Ordre des Jésuites.
L’éducation jésuite suppose que règne, dans l’école, un climat particulier de valorisation positive. Elle invite à « voir Dieu en toutes choses », comme source de vie et rédempteur, ce qui conduit à poser un regard particulier
– sur la création: par la contemplation et l’admiration,
– sur les personnes: par le préjugé favorable et le respect de l’autre,
– sur le monde: par l’optimisme, l’engagement socio-économique, politique et culturel.
Dans une histoire où le mal est présent, cette lucidité conduit à choisir ses solidarités en vue d’une plus grande justice, à reconnaître sa fragilité et à entrer dans la dynamique du pardon.
C’est la personne de l’élève, dans la globalité de ses dimensions – spirituelle, morale, intellectuelle, affective et physique – qui constitue le sujet, centre de l’activité éducative de l’école et c’est la communauté scolaire dans toutes ses composantes qui fait œuvre de formation : Pouvoir Organisateur, direction, corps professoral, éducatif, administratif et technique, en dialogue avec les élèves et les parents.
» Les collèges jésuites
et leurs pratiques pédagogiques
ont inspiré le système scolaire occidental. «
Les écoles jésuites s’insèrent dans un système scolaire défini et dans une société précise. Ils participent aux politiques éducatives de la Communauté française de Belgique. Ils sont subsidiés parce qu’ils remplissent un service public. Ils le font en poursuivant les objectifs généraux de l’enseignement définis dans le décret Missions, selon la perspective ouverte par le réseau de l’Enseignement Libre Catholique (Mission de l’école chrétienne). Ils participent ainsi à ses diverses structures et collaborent avec les autres écoles, tout en développant une approche éducative spécifique, parmi d’autres. C’est dans ce cadre que nos projets éducatifs cherchent à amener les jeunes à développer leurs potentialités et à s’engager dans la construction d’un monde plus juste et plus solidaire.
« Plus est en toi »
est la maxime du Collège d’Erpent.
« Que cherchons-nous en éduquant les jeunes ? »
Notre PO tire son inspiration de la Compagnie de Jésus et en assume la tradition spirituelle et pédagogique en l’actualisant dans le temps présent. Il organise une école catholique d’enseignement primaire ordinaire et des humanités générales et techniques.
Notre projet éducatif répond aux exigences du décret mission de 1997 et de ses quatre objectifs principaux :
1° Promouvoir la confiance en soi et le développement de la personne de chacun de nos élèves.
2° Amener tous les élèves à s’approprier des savoirs et à acquérir des compétences qui les rendent aptes à apprendre toute leur vie et à prendre une part active dans la vie économique, sociale et culturelle.
3° Préparer tous les élèves à être des citoyens responsables, capables de contribuer au développement d’une société démocratique, solidaire pluraliste et ouverte aux autres cultures.
4° Assurer à tous les élèves les mêmes chances d’émancipation sociale.
Notre projet éducatif fait également référence aux valeurs privilégiées par la mission de l’école chrétienne à savoir le respect de l’autre, la confiance dans les possibilités de chacun, le sens du pardon, le don de soi, la solidarité responsable, l’intériorité, la créativité.
Au travers de ces orientations, nous avons choisi de développer :
« L’ouverture au monde pour une citoyenneté responsable »
Apprenons,
Apprenons à nous connaitre,
Apprenons à connaitre les autres.
Pour agir,
Aujourd’hui et demain,
Pour un monde meilleur.
Nous considérons l’ouverture selon deux aspects :
- l’ouverture à l’autre
- l’ouverture au monde
- pour agir en tant que citoyen responsable.
Vivre et faire vivre cette « OUVERTURE » nécessite de la part de chacun une série de remises en question.
Prendre conscience de l’existence de l’autre, c’est adapter son attitude vis-à-vis de l’autre et modifier sa façon de voir et/ou de faire voir les choses à l’autre.
Etre ouvert à l’autre, être humain, nécessite d’abord d’être ouvert à soi-même, de se connaitre avant de l’écouter, d’accepter les différences, de répondre à ses attentes réalistes, d’accepter ses critiques justes, de l’aider à réaliser ses projets, de mettre en place avec lui et pour lui des projets l’aidant à évoluer, à s’épanouir, à être soi.
L’autre ? L’adulte, le collègue, l’enfant apprenant, celui dont parle l’évangile, le prochain, celui dont nous parlent les médias, habitant peut-être aux antipodes pour lequel la règle jésuite prône la « CURA PERSONNALIS » le soin à apporter à chacun. On ne peut évidemment imaginer pareil programme sans action réciproque.
Un monde mieux compris
Ci-dessous, vous découvrirez comment l’école s’y prend pour mieux comprendre le monde et quelle formation offre-t-elle aux enfants. Cela à travers d’aptitudes, compétences, façon de faire…
Se situer « en adulte » (P.-H. Kolvenbach) Ouvrir la raison à la compréhension
du réel
Viser l’excellence en…
Travaillant avec méthode
Développant la rigueur intellectuelle
Développant l’esprit critique, la réflexion et le discernement
Développant le maximum des possibilités de chacun
Recherchant la qualité dans son travail
Un monde plus juste
Ci-dessous, vous découvrirez comment l’école s’y prend pour rendre le monde plus juste et quelle formation offre-t-elle aux enfants. Cela à travers d’aptitudes, compétences, façon de faire…
« Connaître où est la justice et la pratiquer » (P.-H. Kolvenbach)Ouvrir la raison à la dimension éthique
Devenir un être pleinement libre
et responsable en…
Portant un regard positif sur le monde et sur chacun
poser un regard positif sur chacun à l’intérieur d’une classe, d’un groupe social, religieux,… discerner et dire les atouts de chacun dans différents domaines, reconnaître et développer les intelligences multiples.
Ayant confiance dans les gens, dans l’humanité, dans le monde
adopter un parti pris d’optimisme : rechercher d’emblée ce qui éclaire plutôt que ce qui assombrit, créditer autrui de bonnes intentions, croire en la capacité des jeunes de progresser et de répondre à nos attentes d’enseignants, de parents (base d’un contrat didactique, d’un contrat éducatif…).
Discernant son chemin
discerner et aider autrui à discerner son chemin : dans un ensemble d’informations, renseigner les choix les plus intéressants, proposer des situations où divers types de compétences sont en jeu et amener à réfléchir pour opérer des choix judicieux.
S’engageant
mettre ses talents au service des autres : participer à des actions de solidarité, à des mouvements de jeunesse, à des conseils d’élèves, et y accepter des responsabilités… organiser des activités culturelles, sportives, le parrainage de jeunes…
Prenant un rôle actif
travailler en équipe dans des travaux de recherches, de laboratoire,… répartir les tâches en fonction des aptitudes de chacun,…
initier et soutenir des activités d’équipes : troupe de théâtre, équipe de sport, comité de rédaction d’un journal d’école, …
Un monde plus solidaire
Ci-dessous, vous découvrirez comment l’école s’y prend pour rendre le monde plus solidaire et quelle formation offre-t-elle aux enfants. Cela à travers d’aptitudes, compétences, façon de faire…
« Devenir des hommes et des femmes pour et avec les autres » (P. Arrupe) Ouvrir la raison à la gratuité
Éduquer à l’amour et au pardon et responsable en…
En exerçant des aptitudes humaines en…
S’ouvrant au monde
élargir les horizons des élèves, ouvrir aux réalités de la planète (cultures, environnement, lutte contre la pauvreté ici et ailleurs, etc.).
Apprenant la tolérance, développant l’empathie
développer le respect des différences (respect des opinions et des croyances de chacun), comprendre l’autre dans sa singularité physique, culturelle, religieuse ; intégrer dans un groupe ceux qui se tiennent à l’écart par de simples gestes et paroles de sympathie.
Éduquant à l’intériorité
Proposant des démarches de relectures
amener le jeune à regarder ce qu’il vit, ce qu’il fait, ce qui produit de bons résultats, ce qui ne marche pas ; lui offrir des espaces pour étendre cette démarche aux moments forts de sa vie par une mise à distance de sa propre vision du monde et de ses propres intérêts.
En exerçant des aptitudes chrétiennes en…
Proposant le message évangélique
ouvrir des espaces où le message évangélique sera proposé : dans un débat sur les valeurs, situer et proposer celles qui procèdent du message évangélique.
partager une prière, une réflexion en début de journée, et bien sûr, à des moments forts de la vie de l’école, l’Eucharistie
Apprenant à pardonner
accepter et reconnaître ses propres erreurs est la première manière d’apprendre à accorder son pardon.
Par la présence d’une communauté chrétienne, signifier que c’est Jésus qui nous inspire…
Dix mots clés de l’éducation jésuite
La cura personalis
Etre bienveillant – avoir le souci de-, être respectueux, patient et attentif à toute la personne : intelligence, volonté, affectivité, mémoire, le corps et les sens, créativité, liberté.
L’a priori positif
Aborder toujours les choses, les personnes et leur perception légitime de la réalité, avec un a priori positif : il n’y a là, ni naïveté, ni imprudence, mais un accueil aux autres, une vision positive de la vie. Ce regard positif est un parti pris d’optimisme.
Le Magis
« Le davantage, le plus. Toute personne humaine est habitée par une force intérieure le poussant à vouloir toujours ‘davantage’, à se dépasser constamment, vers ce qui est ‘plus’, ‘meilleur’. Et cette poussée engendre le changement, la transformation, l’évolution, le renouvellement, la ‘transfiguration’. Toute personne, en effet, est capable de se remettre en question, de faire de nouveaux choix, d’entreprendre de nouveaux projets, d’ouvrir de nouveaux horizons, et cela indéfiniment et sans limite, car c’est le dynamisme de la vie qui la pousse à se dépasser ainsi, ne se contentant pas du déjà vu, du déjà fait, du déjà vécu, du prêt-à-penser, n’acceptant ni l’habitude, ni la morne répétition, ni la routine. » (Fadel Sidarouss, sJ)
Le principe d’excellence
De ce « plus » naît, dans la tradition éducative jésuite, le principe d’excellence, c’est-à-dire stimuler chacun à employer au maximum ses propres ressources. « Plus est en toi »
Le service
Le « plus » humain, relationnel, intellectuel, spirituel que chacun d’entre nous peut expérimenter au quotidien dans sa vie de famille, sa vie sociale ou professionnelle ne peut se vivre simplement en soi et pour soi, et c’est donc dans l’engagement dans la société que cette excellence doit s’exprimer et trouver sa concrétisation.
L’excellence ne peut prendre son sens que lorsqu’elle est au service de la société, au service des autres. Le sens du service nous amène à être des vecteurs de solidarité.
L’exercice
La pédagogie jésuite, si elle a toujours été en avance sur son temps, c’est justement qu’elle a mis l’accent sur cette notion. Ce n’est pas le discours qui est au centre de la pédagogie, mais ce sont les exercices. (Les exercices spirituels) Il est plus utile de s’assurer des connaissances acquises au moyen d’exercices que d’avoir couvert le programme. Ce n’est pas la quantité de choses étudiées qui importe, mais plutôt une formation solide.
Le discernement
Cette disposition de l’esprit à juger clairement et sainement des choses s’apprend ; elle est d’autant plus utile et pertinente dans la société de l’immédiateté qu’elle impose à prendre de la distance, à se donner le temps de réflexion, à analyser avec rigueur tous les paramètres d’une situation.
La relecture
La relecture (terme plus approprié qu’évaluation, qui prend trop souvent le sens de contrôle) oblige à prendre le temps, prendre distance ; « relire » l’expérience, « relire » le chemin parcouru, « relire » nos réactions et nos méthodes pour en améliorer le sens.
La liberté
Elle est un moteur de l’existence, dans un élan positif, elle favorise la recherche du magis. Elle repose sur notre capacité de discernement et implique responsabilité et engagement.
Foi et Justice
L’éducation doit encourager, quelle que soit la matière enseignée, l’adhésion à des valeurs, et en l’occurrence à des valeurs évangéliques au service de la justice. « Former pour la justice, c’est donc former des hommes [et des femmes] qui soient des agents efficaces de transformation et de changement … jusqu’aux réformes de structures. »